Le voyage d’un cavalier : interviews et histoires de réussites

Ils nous inspirent et nous passionnent : nombre de cavaliers, français comme internationaux constituent de véritables modèles par leurs performances mais aussi par leur histoire singulière. Engagés, déterminés, ils ont connu les difficultés, la souffrance et la déception mais n’ont jamais relâché leurs efforts. Souvent associés à leur monture fétiche, ils nous montrent qu’à force de travail, d’acharnement et de ténacité, tous les obstacles sont surmontables. Découvrez quelques-uns de ces cavaliers exceptionnels et leur parcours hors-norme. 

voyage d'un cavalier

Michel robert : le cavalier français le plus médaillé

Un apprentissage de la vie grâce aux chevaux

Il a commencé par monter à dos de mouton alors qu’il n’avait que 4 ans ! Michel Robert, multi-médaillé, notamment, aux Championnats d’Europe, Championnats du Monde et Jeux Olympiques est un cavalier hors-pair, devenu professeur et propriétaire de chevaux. Il a, aujourd’hui, 75 ans. Il commence l’équitation à 5 ans, en montant les équidés de son père, médecin de son état, qui fonde bien plus tard le centre équestre de Chambéry. 

Il nous parle de son lien aux chevaux dans une interview menée par Pauline Laigneau en 2022 : 

“Pour moi, il n’y a jamais eu la question de savoir ce que je voulais faire. Je ne savais pas ce que j’allais faire avec ces animaux [N.D.L.R. : les chevaux] mais j’allais rester à côté d’eux, ça c’était sûr. Pour moi, c’était primordial. […] Je voulais voir ailleurs, pousser un peu plus loin. Pour moi, le tour du monde c’est un peu imaginaire parce que je l’ai fait en compétitions tout au long de ma carrière. 

J’étais parti pour faire le tour du monde pour voir mes limites à tous niveaux aussi bien dans les distances, que dans ma tête, que dans mon physique, dans ce que je pouvais faire avec les chevaux. […] Cette progression m’habite tout le temps : de vouloir progresser, de vouloir comprendre, d’apprendre avec les chevaux, comment fonctionne un cheval. 

Le cheval était un support magnifique qui m’a appris à vivre, qui m’a appris tout, qui m’a appris à aimer les personnes, les gens, qui m’a appris aussi à les comprendre et à savoir comment leur parler, comment leur demander les choses, comment vivre avec. […] Il faut être bien soi-même, bien dans son physique, bien dans sa tête pour pouvoir communiquer avec eux correctement. […] Ils m’ont appris à m’aimer moi-même déjà parce que je pense que le jugement de l’autre était pour moi important : que les autres me jugent me gênait beaucoup. Le cheval ne juge pas.”

Le yoga, pilier de la pratique équestre

Michel Robert évoque également ce qui est primordial pour lui, outre les prix et les compétitions : “vivre bien le moment présent et surtout d’avoir quelque chose devant moi à faire, pas à prouver mais à continuer pour progresser”. L’équitation constitue, pour lui, une métaphore de la vie : “quand vous êtes à cheval à quelques mètres d’un obstacle, si vous arrêtez votre vue à l’obstacle, le cheval s’arrête à l’obstacle. Il faut voir la vie après l’obstacle et à ce moment-là, l’obstacle devient anodin”. 

Cette philosophie de vie s’associe chez Michel Robert à une pratique régulière du yoga qui lui permet d’exploiter son plein potentiel en tant que cavalier et en tant que coach : “Personnellement, je fais du yoga pour être bien dans mon corps et bien dans ma tête, je pense que c’est important. La préparation, l’anticipation, la programmation mentale d’un événement sont très importantes. […] Je pense qu’il est important de ne pas se faire polluer par des pensées négatives. C’est ce qui arrive beaucoup en équitation et même dans la vie de tout le temps.”

La pratique du yoga n’a pas toujours été comprise par ses pairs : “ Au début, on me prenait pour un original. J’ai entendu pas mal de moqueries. Mais moi, je connaissais, je ressentais les effets du yoga dans ma vie personnelle et sportive. C’est selon moi un complément indispensable à une équitation harmonieuse. Le yoga est d’ailleurs pratiqué par un nombre croissant de cavaliers et je m’en réjouis. […] 

Le yoga et la méditation permettent d’harmoniser vos émotions, vos ressentis physiques et votre mental. Une fois “bien aligné” avec vous-même, vous êtes naturellement disponible pour recevoir ce que l’animal a à vous transmettre. Le cavalier doit véritablement faire couple avec son cheval, dialoguer avec lui par la voix, le geste mais aussi par des connexions plus subtiles. C’est ce que j’enseigne désormais à ceux qui viennent me demander conseil” (Source : Jumping Bordeaux). 

Des cavaliers illustres d’hier et d’aujourd’hui

Pierre Durand et le célèbre Jappeloup

D’autres cavaliers ont marqué l’histoire de l’équitation à l’image de Pierre Durand et de son cheval Jappeloup. C’est en 1965, à l’âge de 10 ans, que Pierre Durand fait ses premiers pas en équitation. À 25 ans, il fait la rencontre d’un cheval de petite taille pour le saut d’obstacle et il est, de surcroît, affublé d’un caractère difficile : il en devient propriétaire, poussé par son intuition. 

La légende de Jappeloup et de ses relations compliquées avec Pierre Durand débute devant le monde entier. L’équidé se permet alors de désarçonner son cavalier puis de s’enfuir vers les écuries aux JO de Los Angeles en 1984. Quatre ans plus tard, le couple légendaire remporte la médaille d’or des JO de Séoul

Alexandra Ledermann, première cavalière championne d’Europe de CSO

C’est en 1976, à l’âge de 7 ans, qu’Alexandra Ledermann s’engage en compétition équestre. Fille de cavalier professionnel, elle remporte, à 23 ans, le Grand Prix Coupe du Monde de Paris Bercy avec sa jument appelée Punition. Puis elle se place sur la troisième marche du podium en décrochant la médaille de Bronze aux JO d’Atlanta en 1996 avec son équidé, Rochet M. Le couple devient également champion d’Europe à Hickstead en 1999. 

Aujourd’hui, propriétaire et coach, Alexandra Ledermann a privilégié le bien-être de ses chevaux à la poursuite de sa carrière de haut niveau et ce, sans aucun regret : “Le fait de m’en tenir à mes valeurs et refuser de faire des concessions me privent parfois d’opportunités et me jouent des tours. Je sais d’ailleurs que c’est pour ça que je ne monte plus à haut niveau mais je l’accepte et je l’assume” (Source : Stud For Life). 

Julien Épaillard : en selle pour les JO 2024

Dès l’âge de 2 ans, Julien Épaillard monte des poneys shetlands puis affine ses premières armes dans le centre équestre de ses parents, à Cherbourg. Il devient cavalier professionnel de CSO dès 16 ans et monte d’excellents étalons confiés par les Haras nationaux. D’abord champion de France cadet, il enchaîne les succès jusqu’à présenter, aujourd’hui, un palmarès exceptionnel, sur la scène nationale et internationale. À présent propriétaire d’un haras, il est aussi entraîneur pour cavalier CSO et défendra les couleurs françaises aux JO 2024

Salim Ejnaïni : réaliser l’impossible

Son parcours est hors du commun et témoigne de la force de la pulsion de vie et de la détermination. Salim Ejnaïni n’a que 6 mois lorsqu’il est opéré d’un cancer de la rétine des deux yeux. Malvoyant, il devient aveugle dès l’âge de 16 ans. Cela ne l’empêche nullement de poursuivre l’équitation qu’il a débuté 4 ans plus tôt et même de participer à des compétitions de Jumping. Il est, pour cela, guidé par une cavalière qui le précède, Tiffany. 

Malheureusement, en 2015, le Para-CSO est suspendu puis supprimé. Salim Ejnaïni n’abandonne pas pour autant sa passion. Il s’entraîne, avec l’aide de Guillaume Canet, afin de continuer la compétition sans cheval guide.  Sa participation au Longines Masters de Paris de 2016 constitue une formidable victoire avec son cheval Rhapsody, simplement guidé à l’oreille par des crieurs. Aujourd’hui, toujours cavalier, Salim Ejnaïni est aussi conférencier et créateur de contenu. 

Luciana Diniz : la compétition dans le sang

Petite exception internationale pour cette talentueuse cavalière portugaise d’origine brésilienne, championne de CSO. Fille de la grande championne de dressage Lica Diniz et du champion de polo Arnaldo Diniz, Luciana avait forcément la compétition dans le sang. Après une première approche des chevaux par le dressage, elle s’oriente vers le CSO et remporte sa première compétition à l’âge de 12 ans

Multipliant les participations aux Jeux Olympiques en tant que cavalière et entraîneur mais aussi les Grands Prix, Coupes d’Europe, Coupes du Monde, Luciana Diniz crée son académie à destination des cavaliers de tous niveaux. Sa particularité réside dans son approche basée sur la prise en compte des aspects émotionnels. Il faut dire que Luciana Diniz est une adepte du yoga, comme Michel Robert : “Pour la souplesse et la flexibilité, je trouve le yoga génial. Il a également l’avantage de créer de la sérénité et un esprit clair – tout ce que j’apporte vraiment à mon jeu” (Source : FEI). 
Ces personnalités extraordinaires impressionnent autant par leurs performances que par leur détermination. Inspirantes pour les cavaliers professionnels comme pour les cavaliers amateurs, elles illustrent la volonté de toujours donner le meilleur de soi-même pour devenir un cavalier efficace. La persévérance, la discipline et la mise en place de pratiques comme le yoga constituent de formidables leviers pour une équitation épanouie.

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